Sociologie
Appel à contribution
Lundi 15 octobre 2012 | Pessac (33600)
Médias, engagements et mouvements sociaux
Media, commitment and social movements
Publié le lundi 02 juillet 2012 par Elsa Zotian
Résumé
C’est depuis quelques années que les
médias engagés ou alternatifs font l’objet de travaux. De même, le journalisme «
social » était considéré en France comme une forme de journalisme moins légitime
que le journalisme politique ou culturel, avant d’être réinvesti. Enfin, la
question du rapport des journalistes à l’engagement a émergé, après une période
fortement imprégnée par la représentation indigène de « l’indépendance » de la
presse et de « l’objectivité » de l’information. Enfin, l’interrogation sur les
usages, les publics et les modes d’appropriation des messages médiatiques (Le
Grignou, 2003, Goulet, 2010) s’est développée, avec la démocratisation de
l’accès aux TIC notamment. Les propositions de communications pourront
s'articuler autour de trois axes principaux : le traitement médiatique des
acteurs politiques et des mobilisations ; les formes de l’engagement dans la
sphère médiatique ; les usages des médias par les militants ; mais toutes les
propositions seront étudiées.
Annonce
Argumentaire
Ces journées doctorales du RT37 de l’Association française de sociologie, organisées avec le soutien des RT21 et 35, laissent la place aux jeunes chercheurs (doctorants et post-doctorants). Elles auront lieu à Bordeaux, les 28-29 mars 201.Le RT sociologie des médias a été créé en 2002 dans le but de fournir un espace de dialogue à l’ensemble des chercheurs travaillant sur les médias dans une perspective sociologique, quelle que soit leur discipline d’exercice. L’objectif est d’articuler différents niveaux d’analyse : celle des acteurs ou producteurs de l’information, celle des organisations ou modes de production, celle des contenus ou produits médiatiques, et enfin celle des modes de réception. En faisant la place aux jeunes chercheurs, ces Journées doctorales obéissent à la volonté du RT37 de structurer un espace de débat scientifique pluraliste de sociologie des médias et de lui donner une meilleure visibilité académique. Le partenariat entre plusieurs RT entend permettre de développer des échanges et des passerelles avec les autres secteurs et spécialités de la sociologie.
La question du rapport entre médias et mouvements sociaux est peu traitée jusqu’à la fin des années 1980. Jusqu’aux années 1990, les cadres théoriques de la mobilisation des ressources constituaient le point d’appui central d’une majorité de travaux sociologiques (Neveu, 2005), et focalisaient leur attention sur les ressources collectives et individuelles des groupes, en laissant de côté les relations aux médias et la construction des représentations. Par la suite, l’étude des mouvements sociaux a pris une place croissante au sein de la science politique française et s’est davantage penchée sur les conditions de l’engagement, les relations concrètes entre les acteurs et les médias dans la construction des problèmes publics (Neveu, 1999). De même, en sociologie des médias, les recherches ont longtemps principalement porté sur le fonctionnement interne des rédactions d’un côté, ainsi que sur le travail des journalistes politiques et le traitement de la politique institutionnelle de l’autre. C’est depuis quelques années que les médias engagés ou alternatifs font l’objet de travaux. De même, le journalisme « social » était considéré en France comme une forme de journalisme moins légitime que le journalisme politique ou culturel, avant d’être réinvesti (Lévêque, 2000). Enfin, la question du rapport des journalistes à l’engagement a émergé (Frisque, 2002, Lévêque et Ruellan, 2010, Lemieux, 2010), après une période fortement imprégnée par la représentation indigène de « l’indépendance » de la presse et de « l’objectivité » de l’information. Enfin, l’interrogation sur les usages, les publics et les modes d’appropriation des messages médiatiques (Le Grignou, 2003, Goulet, 2010) s’est développée, avec la démocratisation de l’accès aux TIC notamment.
Les propositions de communications pourront s'articuler autour de trois axes principaux, mais toutes les propositions seront étudiées. Celles-ci peuvent porter sur des objets ou dispositifs médiatiques bien spécifiques mais doivent alors chercher à s’inscrire dans une réflexion plus large sur leurs enjeux, leur positionnement, leur économie et mode de production… Les travaux de comparaison historique ou internationale seraient les bienvenus.
Axe 1 : Le traitement médiatique des acteurs politiques et des mobilisations
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Le traitement médiatique de la sphère militante
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Le traitement médiatique des mouvements sociaux
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Un traitement « alternatif » de l’information ?
Axe 2 : Les formes de l’engagement dans la sphère médiatique
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Continuités et mutations des médias « participatifs »
Ce sous-axe sera l’occasion d’interroger les formes de coopérations qui peuvent se former entre « anciens » et « nouveaux » acteurs (ex: Wikileaks/The Guardian) dans l’information et la critique politique. Tous les citoyens connectés peuvent désormais réagir en ligne en postant un commentaire, en twittant ou en alimentant leur propre blog ; si bien que les frontières se brouillent entre journalistes et citoyens, experts et profanes. De nouveaux auxiliaires du politique se font jour : consultant web, blogueurs stars du fait de leur compétence / réussite sur le web. Une réflexion sur les profils socio-démographiques ou les trajectoires de ces nouveaux acteurs est la bienvenue.
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L’engagement des fans
Nous pouvons par exemple nous interroger sur le degré d’engagement des fans pour des causes charitables. Comment les fans s’organisent dans les communautés ? Ont-ils des moyens d’action différents de leurs autres activités de créations ? Quels médias utilisent-ils en particulier ? Nous pouvons également réfléchir aux différentes formes que peuvent prendre ces actions activistes.
Les pratiques médiatiques favorisées par les nouvelles technologies donnent-elles une tribune plus favorable aux fans ? Comment les fans se positionnent-ils par rapport aux questions de propriété intellectuelle des franchises médiatiques ? Par exemple, les fans de The Hunger Games ont créé une campagne de prévention contre les dangers de la faim, « Hunger is not a Game », en collaboration avec Oxfam qui a été fermée par Lionsgate, le distributeur du film.
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Les rapports des journalistes à l’engagement
Axe 3 : Les usages des médias par les militants
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Stratégies militantes de l’exposition médiatique
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Le recours aux médias comme construction d’une identité publique
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TIC et militantisme
Comment s’organise le militantisme en ligne ? Quel est son impact en termes d’enjeux socio-politiques ? Qui sont ces « supporters » qui militent sur la Toile, et comment s’expriment-ils (pratiques langagières) ? Lorsque l’on s’intéresse aux profils des « twittos », on peut remarquer une certaine fluctuation des contours du militantisme (présence d’acteurs individuels engagés sur les réseaux sociaux, amis non encartés) : dissolution des frontières entre sympathisants et militants. Cette tendance serait-elle symptomatique d’une reconfiguration des organisations partisanes ? Certains auteurs postulent à la transformation possible des instances partisanes en « firmes » régies par des concepts marketing (Howard, 2006), ou en organisations citoyennes (Löfgren et Smith, 2003), voire en « cyber-partis » (Margetts, 2006). Plus globalement, nous pouvons nous demander si les TIC font émerger de nouvelles formes de militantisme.
Références citées
- Aubert Aurélie (2009), « Le paradoxe du journalisme participatif. Motivations, compétences et engagements des rédacteurs des nouveaux médias », Terrains & travaux, (15), p.171-190.
- Barboni Thierry, Treille Eric, (2010), « L'engagement 2.0 », Revue française de science politique, 60(6), p.1137-1157.
- Barbot Janine (1999), « L’engagement dans l’arène médiatique. Les associations de lutte contre le sida », Réseaux, 17(95), p.155-196.
- Baym Nancy (2000), Tune in, log on. Soaps, fandom and online community (new media cultures), London, Sage.
- Blondeau Olivier (2007), Devenir média. L’activisme sur Internet, entre défection et expérimentation, Paris, Ed. Amsterdam.
- Bourdaa Mélanie (2012), « Typologie des pratiques participatives des fans », Les cahiers de la SFSIC, n°7.
- Cheval Jean-Jacques (1997), Les radios en France. Histoire, état, enjeux, Rennes, Apogée.
- Ethuin Nathalie, Lefebvre Remi (2002), « Les balbutiements de la cyberdémocratie électorale. Contribution à une analyse des usages politiques d’Internet : le site de Martine Aubry lors des élections municipales de mars 2001 », in Vivianne Serfaty (dir.), L’Internet politique, des Etats-Unis à l’Europe, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, p.155-177.
- Cardon Dominique et Granjon Fabien (2010), Médiactivistes, Paris, Presses de sciences-po, coll. « Contester ».
- Greffet Fabienne (dir) (2011), Continuerlalutte.com, les partis politiques sur le web, Paris, Presses de Sciences Po.
- Frisque Cégolène (2002), L'activité journalistique au quotidien : Travail relationnel, identitaire et rédactionnel des journalistes de la presse quotidienne régionale , thèse pour le doctorat de science politique, Paris-X Nanterre.
- Goulet Vincent (2010), Médias et classes populaires. Les usages ordinaires des informations (préface de Patrick Champagne), INA éditions.
- Howard Philip N., (2006), New Media Campaigns and Political Culture in America, Cambridge, Cambridge University Press.
- Jacquemain Marc, Delwit Pascal (dir.) (2010), Engagements actuels, actualité des engagements, Louvain-La-Neuve, Academia Bruylant.
- Jenkins Henry (2006), Convergence Culture. When old and new media collide, New York, NYU Press.
- Le Grignou Brigitte (2003), Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision, éditions Economica, coll. Etudes politiques.
- Lefebvre Thierry (2008), La bataille des radios libres (1977-1981), Paris, Nouveau Monde/INA.
- Lemieux Cyril, dir. (2010), La subjectivité journalistique. Onze leçons sur le rôle de l’individualité dans la production de l’information, Paris, Éditions de l’EHESS, coll. Cas de figure, 12.
- Lévêque Sandrine (2000), Les journalistes sociaux. Histoire et sociologie d'une spécialité journalitique, Rennes, PUR, coll. Res Publica.
- Lévêque Sandrine et Ruellan Denis (dir.) (2010), Journalistes engagés, Rennes, PUR, coll. Res Publica.
- Löfgren Karl et Colin Smith (2003), «Political parties and democracy in the information age», in Gibson Rachel K., Paul Nixon et Stephen J. Ward (dirs.). Net Gain? Political Parties and the Internet, London, New York, Routledge.
- Margetts Helen (2006) « Cyber Parties », in Katz S. Richard et Crotty William (eds), Handbook of Party Politics, Londres, Sage, p.528-535.
- Neveu Erik (2005 [1996]), Sociologie des mouvements sociaux, Paris, La Découverte — (1999), « Médias, mouvements sociaux, espaces publics », Réseaux, 17(98), p.17-85.
- Péchu Cécile (1996), « Quand les ‘exclus’ passent à l’action. La mobilisation des mal-logés », Politix, (34), p.114-133.
- Rigoni Isabelle (2010), « TICs, migrations et nouvelles pratiques de communication », Migrations Société, dossier "Migrants, minorités ethniques et Internet. Usages et représentations", 22(132), novembre-décembre, p.33-46.
- Siméant Johanna (1998), La cause des sans-papiers, Paris, PFNSP.
- Theviot Anaïs (2012), « ‘La iForce, le grand retour des Jeunes Populaires sur Internet !’ Stratégies numériques des jeunes militants UMP », Jeunes et Médias, les cahiers francophones de l’éducation aux médias, Dossier « Jeunes, médias et politique ».
Modalités de soumission et de sélection
Les doctorants (thèse en cours) et jeunes docteurs (ayant soutenu depuis 2009) sont invités à soumettre une proposition de communication d’environ 400 mots (3 000 signes espaces compris) en anglais ou en françaisavant le 15 octobre 2012.
Il s’agira de présenter l’axe méthodologique et théorique retenu, ainsi que le terrain d’étude (type de dispositif, acteurs rencontrés…).La proposition devra comporter les éléments suivants :
- Nom, prénom du/des auteur-e-s
- Institution de rattachement
- Adresse mail
- Titre de la communication
- Proposition
- Bibliographie succincte
Merci de bien vouloir indiquer en objet de votre message : « proposition RT médias »
L’évaluation des propositions sera effectuée en double aveugle.
Le comité scientifique, rassemblant des chercheurs confirmés de diverses disciplines, procèdera à la sélection des communications. L’objectif est d’accorder un temps long à la discussion afin de favoriser le dialogue entre les travaux.
Les personnes sélectionnées devront faire parvenir au comité d’organisation pour le 15 février 2013 au plus tard le texte final d’environ 6 500 mots (45 000 signes), espaces et références bibliographiques compris. Une publication est envisagée.
Calendrier
- 15 octobre 2012 : date limite d’envoi des propositions
- 30 novembre 2012 : retour des évaluateurs
- 15 février 2013 : rendu des versions finales des papiers des auteur.e.s sélectionné.e.s
- 28-29 mars 2013 : Journées doctorales
Comité scientifique
- Mélanie Bourdaa, MCF infocom, Université Bordeaux 3, MICA, RT37
- Valérie Carayol, PR infocom, Université Bordeaux 3, MICA
- Dan Ferrand-Bechmann, PR sociologie, Université Paris 8, CESOL, RT35
- Cégolène Frisque, MCF sociologie, Université de Nantes, CRAPE, RT37
- Fabien Granjon, PR infocom, Université Paris 8, CEMTI
- Fabienne Greffet, MCF science politique, Université Nancy-2, IRENEE, PACTE
- Graem Hayes, politique comparée, CRAPE
- Pierre Lefebure, MCF science politique, Université Paris 13, Centre Emile Durkheim, RT37
- Marie-Christine Lipani-Vaissade, MCF infocom, IJBA
- Laurence Monnoyer-Smith, PR infocom, Université de Technologie de Compiègne, COSTECH
- Eric Macé, PR sociologie, Université de Bordeaux 2, Centre Emile Durkheim
- Sylvain Parasie, MCF sociologie, Université Paris-Est, LATTS, RT37
- Geoffroy Pleyers, FNRS-UC Louvain, CADIS-EHESS, RT21
- Yves Raibaud, MCF géographie, Université Bordeaux 3, ADES, RT35
- Isabelle Rigoni, sociologie, science politique, infocom, Sciences Po Bordeaux, MICA, RT37
- Antoine Roger, PR science politique, Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim
- Claude Rosental, DR sociologie, CEMS-EHESS
- Anaïs Theviot, doctorante Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim, RT37
- Arnaud Trenta, ATER sociologie, LISE-CNAM, RT35
Comité d’organisation
- Mélanie Bourdaa, MCF infocom, Université Bordeaux 3, MICA, RT37
- Isabelle Rigoni, sociologie, science politique, infocom, Sciences Po Bordeaux, MICA, RT37
- Anaïs Theviot, doctorante Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim, RT37
Mots-clés
- médias, engagement, mouvements sociaux, alternatif, fans, militantisme, journalisme, information, presse, radio, télévision, Internet
Fichiers attachés
Lieu
- Pessac (33600) (Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim / Université Bordeaux 3, MICA)
Date limite
- lundi 15 octobre 2012
Contact
- Comité d'organisation
courriel : journeesdoctoralesRT37 (at) googlegroups [point] com
Source de l'information
- Isabelle Rigoni
courriel : isabelle [point] rigoni (at) club-internet [point] fr
Pour citer cette annonce
« Médias, engagements et mouvements sociaux », Appel à
contribution, Calenda, publié le lundi 02 juillet 2012, http://calenda.revues.org/nouvelle24659.html
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